Tour d’horizon d’une nouvelle addiction aujourd’hui : la stigmatophilie ! La stigmatophilie est une paraphilie dans laquelle le sujet éprouve une excitation sexuelle pour les modifications du corps de son partenaire, telles les body piercings et les tatouages.

 

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Quand les modifications sont extrêmes, la stigmatophilie peut prendre le nom d’apotemnophilie, c’est-à-dire quand l’attirance porte sur des corps mutilés par des piercings. Un fétichisme qui a de nombreux adeptes.

Si le terme de paraphilie ne vous est pas inconnu, c’est sans doute parce que vous en avez découvert ou redécouvert un bon nombre dans nos articles sur ces déviances sexuelles ou sur ce site.

 

 

Le body piercing : une pratique ancestrale et millénaire

Se faire percer le corps existe depuis la nuit des temps. En effet, les premiers témoins de cette coutume remontent à la période du Néolithique (-8000 av. JC) avec l’introduction de labrets dans les lèvres, de pastilles de bois dans le nez ou bien encore de pendants d’oreille. Ces marques corporelles permettaient de mettre en valeur les hommes et les femmes pour leur beauté ou leur sagesse, mais pas seulement.

 

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En effet, à l’époque romaine, les soldats assez braves et courageux étaient récompensés par un piercing au téton, symbole de virilité, qu’ils pouvaient exhiber fièrement au combat. De plus, on sait également qu’ils utilisaient d’autres bijoux pour forcer leurs esclaves à garder leur chasteté… Beaucoup moins glamour et viril.

Les Égyptiens et les Esquimaux ont également découvert bien vite l’attrait pour leur peau puisqu’ils confectionnaient des boucles d’oreille en or sur le lobe. Sur une toute autre partie du globe, le Kama Sutra introduisait l’Apadravya, un piercing en métal qui passait à travers le gland.

Vous l’aurez compris, tous les piercings ont leur histoire. Qu’ils soient corporels, faciaux ou mêmes génitaux, ils se sont tous retrouvés codifiés avec des us et coutumes, des rituels (comme le passage de l’adolescence à l’âge adulte) et possèdent des origines religieuses et/ou sacrées. On pourra ainsi citer pêle-mêle différents bijoux de piercing comme le septum, l’hélix, la conque, ou le tragus à placer sur l’ensemble du corps. Seul le piercing à l’arcade sourcilière est réellement “récent”.

 

Piercings et tattoos, une mode banalisée par la transformation de notre relation au corps

Puis, la planète s’est petit à petit mondialisée avec les évolutions des sociétés jusqu’au début du XXe siècle. Le piercing, comme le tatouage, est devenu quelque chose de mal vu et d’impoli ou d’agressif. D’une coutume, la perforation du corps est devenue le symbole d’un exotisme à caractère abject qu’il fallait absolument dissimuler. Il faudra attendre le début des années 70 pour que ce marginalisme resurgisse et devienne un phénomène de mode. Bien aidé par le mouvement hippie, le body piercing ne cessera alors de se propager en gagnant du terrain dans les milieux artistiques comme le punk, le hard rock ou même les jeunes chanteuses des années 2000.

 

 

Désormais, cette scarification de la peau est devenue quelque chose de commun et prend une place à part dans le mouvement LGBT. Mais finalement, comment expliquer le fait que piercings et tatouages augmentent l’attractivité d’un corps ?

 

 

Une paraphilie empathique et addictive

Comme nous l’avons vu en préambule, la stigmatophilie est une addiction aux piercings et aux tatouages, et de nombreuses études ont été menées depuis lors pour le prouver. Par exemple, en 2013, un groupe d’hommes a été interrogé sur leur chance d’avoir un rapport sexuel dès le premier soir avec un groupe de femmes, tatouées ou non. Le résultat est sans équivoque, les partenaires marquées par une simple décalcomanie étaient pressenties comme étant beaucoup plus simples à aborder mais cela ne modifiait pas leur beauté. « Elle aime décorer son corps, cela doit vouloir dire qu’elle veut attirer les partenaires et qu’elle est plus disponible pour cela », voilà ce que les hommes interrogés ont pensé de cette expérience.

 

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Sommes-nous alors simplement sur une réaction animale et instinctive ? C’est possible. En effet, beaucoup de stigmatophiles s’accordent à dire que leur addiction n’est pas dangereuse pour autrui et qu’ils peuvent garder le contrôle sans pour autant aller toucher les bijoux et décorations de n’importe quel quidam dans la rue. En fait, ils sont simplement attirés par ce type de personne pour une raison assez étonnante : l’empathie. Le fait de s’infliger des douleurs au nez, à la lèvre, au nombril, à l’oreille ou à la peau en général rendrait cette personne beaucoup plus sympathique aux yeux de ces addicts et seraient plus enclins à engager le dialogue voire une relation sexuelle future.

 

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Une addiction tirée du BDSM ?

On peut expliquer cela par une relation SM de douleurs et de sévices infligés à son propre corps, tout comme dans l’automutilation par exemple. D’ailleurs, ne dit-on pas souvent qu’après un piercing ou un tatouage, on ne pense pas qu’au suivant ? La dépendance est alors évidente et dénaturer des parties de plus en plus intimes de son corps devient excitant. Multiplier les bijoux en métal sur les seins, le nombril (avec son fétichisme bien à lui), le clitoris ou le pénis permet une transition facile vers le bondage, en y ajoutant bon nombre de cordes ou de chaînes !

Attention néanmoins à l’effet de mode ou de groupe, ce genre de modification corporelle est pour la plupart du temps définitive. Si le body piercing ne vous attire pas plus que ça, ne forcez pas ! Pensez également à pratiquer la stigmatophilie avec hygiène et sécurité, pour éviter les phénomènes de rejet ou d’infection.