Du simple fantasme à la véritable paraphilie, les scènes voyeuristes font partie de la vie sexuelle de nombreuses personnes. Mais en quoi consiste vraiment le voyeurisme ? Le savez-vous ? Découvrez tout sur cette pathologie particulière.
Savez-vous faire la différence entre les deux ? Quel rapport entre le voyeurisme et l’exhibitionnisme ? Que risque le voyeur ? Découvrons ensemble l’univers du voyeurisme.
Savez-vous ce qu’est le voyeurisme ?
Nous définissons le voyeurisme comme un comportement sexuel qui peut même parfois être considéré comme un trouble. Selon Wikipédia, le voyeurisme est un terme à connotation morale et pénale, qui décrit un comportement ou une tendance « voyeuriste ». C’est-à-dire basé sur l’attirance à observer l’intimité ou la nudité d’une personne ou d’un groupe de personnes dans des conditions particulières en cherchant à y éprouver une jouissance et/ou une excitation (délectation voyeuriste). Apprenez que le voyeurisme peut prendre différentes formes. Mais vous saurez que l’élément commun est qu’il n’y a aucune interaction avec la personne observée qui de plus, ignore totalement qu’elle est regardée.
Soulignons que ce comportement repose sur 3 choses :
- La nature dissimulée des observations : vous ne devez pas être vu
- La nature privée et intime des actes observés : vous ne regardez pas une action de la vie quotidienne mais vous rentrez dans l’intimité de la personne
- La satisfaction sexuelle obtenue
Parmi les personnes qui sont dites « voyeuristes », certaines souffrent d’un trouble de la sexualité. Pour être qualifié de « trouble » selon la définition de l’American Psychiatric Association, « le voyeurisme doit comprendre l’observation de personnes qui ne se doutent de rien, généralement des étrangers, alors qu’ils sont nus ou qu’ils se livrent à quelque activité sexuelle, et d’en éprouver une excitation érotique. »
Vous pouvez trouver également des fétichismes dérivés du voyeurisme. Comme par exemple le candaulisme, qui consiste à être attiré par le fait de voir son partenaire avoir des relations sexuelles avec une autre personne.
Par extension, vous pouvez également trouver une utilisation plus élargie du terme voyeurisme dans un contexte plus général. Comme lorsque vous êtes spectateur d’images ou d’évènements touchant des personnes humaines dans leur intimité ou dans leur chair (on en parle notamment pour qualifier les téléspectateurs des émissions de télé-réalité).
Qui sont les voyeurs ?
Distinguez l’aspect pathologique du voyeurisme et ce qui est plus de l’ordre du fantasme. Vous êtes nombreux à aimer s’imaginer regarder quelqu’un à son insu juste pour faire monter le désir. Il s’agit plus d’un jeu, de laisser divaguer son esprit, que d’un réel besoin. C’est en effet cela qui va caractériser l’aspect pathologique du voyeurisme. Lorsque celui-ci devient une condition exclusive ou obsessionnelle du plaisir sexuel. Dans ce cas, il peut aussi provoquer une altération de la vie de la personne et est qualifié de paraphilie.
Nous estimons que les comportements voyeuristes sont très communs. Une étude révèle en effet que 8 à 12% des hommes s’estiment avoir été sexuellement excités par au moins un épisode d’espionnage de relations sexuelles, pour seulement 4 % des femmes. Nous apprenons par une autre étude que la proportion de personnes ayant déjà secrètement observé d’autres personnes dans des situations équivoques est bien plus élevée (de l’ordre de 40%).
Aussi, posez-vous également cette question : si vous aviez l’opportunité d’assister accidentellement et sans être vu aux ébats ou à l’effeuillage d’une personne (que vous trouvez attirante, bien sûr), est-ce que vous le feriez ?
Cette question a été posée à des étudiants par deux chercheurs Rye et Meaney en 2007. Cette étude révèle que lorsque le risque de se faire surprendre est bas (entre 0 et 25% de chances), 60 à 80% des hommes et 36 à 74% des femmes y assisteraient volontiers.
Êtes-vous un voyeur ?
Étant donné le caractère obsessionnel qui définit le voyeur pathologique, retenez quelques éléments qui vous permettront d’établir si vous en souffrez :
- Vous ne recherchez jamais le contact avec les personnes observées (il se contente de les regarder, pas de besoin d’interaction)
- Le voyeuriste se masturbe en observant sa cible ou après en se remémorant la scène (il associe ce comportement au plaisir sexuel)
- Vous avez des fantasmes récurrents comportant des actes de voyeurisme (et qui provoquent une intense excitation sexuelle voire des pulsions)
- Votre voyeurisme et les effets qu’il entraîne sont une source de réelle souffrance sur le plan social, professionnel ou fonctionnel
Vous pouvez observez que certains travaux de recherche mettent en avant l’association à d’autres comportements jugés déviants. Notamment l’exhibitionnisme ou les attouchements non consensuels.
Voyeurisme et exhibitionnisme
Le voyeuriste tire son excitation du fait de la possibilité d’être surpris en train de voir. L’exhibitionniste, quant à lui, est excité par le fait d’être vu. Considérez l’exhibitionnisme comme l’envers du voyeurisme, sur le plan psychanalytique. En effet les deux pulsions sont complémentaires. Vous noterez qu’elles relèvent du même mécanisme : l’érotisation du “voir/être vu”. L’objet de ces pulsions peut concerner notamment les organes génitaux. Mais aussi d’autres parties du corps (fesses, hanches, mollets, etc.). Tout ceci en fonction des préférences du voyeur et de l’objet sur lequel il va attacher son fétichisme.
Pour autant, si vous pouvez parler de mécanisme pervers dans l’exhibitionnisme, il n’en est pas de même pour le voyeurisme. Le premier constitue une intrusion violente dans l’intimité de l’autre, et ce, sans son consentement. Vous réussissez ainsi à lui causer du tort sans éprouver de réelle culpabilité, même si vous savez que vos actes sont répréhensibles par la loi. Le voyeur quant à lui ne dérange personne puisqu’il fait en sorte de ne pas être vu. Ne négligez pas pour autant l’aspect intrusif du voyeurisme qui est perçu comme une violation de l’intimité.
Voyeurisme : que risquez-vous ?
Sachez que cette pratique est d’ailleurs sanctionnée par la loi. Depuis le 3 août 2018, l’article 16 de la loi n°2018-703 sanctionne le délit de voyeurisme dans le cadre de la loi de renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans le code pénal français. La loi, inscrite dans la section « De l’atteinte à la vie privée », stipule ainsi que :
« Le fait d’user de tout moyen afin d’apercevoir les parties intimes d’une personne que celle-ci, du fait de son habillement ou de sa présence dans un lieu clos, caché à la vue des tiers, lorsqu’il est commis à l’insu ou sans le consentement de la personne, est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende. »
Mais cette peine peut aller jusqu’à 2 ans de prison et 30 000€ d’amende lorsque l’infraction est accompagnée des circonstances aggravantes comme :
- 1° Si vous êtes une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions ;
- 2° Si vous faites ceci sur un mineur ;
- 3° Que vous la commettez sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur ;
- 4° Si vous êtes plusieurs personnes agissant en qualité d’auteur ou de complice ;
- 5° Que vous le faites dans un véhicule affecté au transport collectif de voyageurs ou dans un lieu destiné à l’accès à un moyen de transport collectif de voyageurs ;
- 6° Lorsque des images ont été fixées, enregistrées ou transmises. »
Ainsi, vous découvrirez de nouveaux types d’infraction sont désormais inscrits dans ce délit d’atteinte à la vie privée : le revenge porn et l’upskirting (aggravé par l’enregistrement et la diffusion des images de l’infraction).